jeudi 21 décembre 2006

Incinéré ou enterré

Je veux être incinéré. Tel était mon affirmation.

Mais lorsqu’il y a quelques années j’en ai parlé en famille mon fils aîné a protesté et a réagit en me disant : « Je veux avoir un endroit où je peux venir me recueillir ».

Face à son affirmation j’ai accepté l’idée d’être enterré. Après tout me suis-je dis : une fois mort, quelle importance mon corps peut-il bien avoir pour moi ? Soit, je serai donc enterré selon le rite ancestral. Ce n’est pas là que je serai.

Pourquoi avoir pensé à l’incinération ?

Quand j’ai découvert les tombes « HLM » du cimetière Parisien de Bagneux, j’ai eu un mouvement de recul : Les cercueils était empilés sur une grande profondeur, dans les « trous » qui sont des constructions bétonnées, cimentées (je n’y connais rien en maçonnerie). D’une profondeur qui me semblait vertigineuse. Les morts n’y sont pas vraiment enterrés, mais bel et bien empilés dans des cercueils. Ce n’est pas ainsi que je voyais une tombe. Que je voyais ma tombe. Que j’ai vu chacune des tombes de mes parents enterrés, non pas à même la terre mais dans un cercueil et dans un trou individuel « à dimension humaine » que j’aurai pu (avec peine certainement) creusé moi-même avec une bêche. N’avais je pas appris à faire de trou dans le sable sur la plage lorsque j’étais enfant ? La terre aurait été plus dure certainement, que le sable de la plage ; mais cela n’en restait pas moins une chose que j’aurai pu faire me semble-t-il.

La pierre tombale « personnelle » devait permettre d’inscrire une épitaphe que j’aurai choisie, ou que l’un de mes proches aurait choisit.

Ce qui m’incitait à l’idée d’être incinéré ce n’est pas l’idée de l’hygiène ou de la place prise. Non je n’ai pas ce genre de préoccupation. Il y avait l’idée d’une solidarité avec mes grands parents morts en déportation. Pour eux ce n’était pas un choix, c’était une violence qu’on leur a faites. J’aurai choisi ce qui serait fait de mon enveloppe terrestre.

Une derrière idée a fait aussi penché la balance vers l’enterrement. Même si je ne suis pas sûr que les conditions que j’ai vues à Bagneux y soient propices. C’est une réflexion de mon père sur ce thème. Oui il n’hésitait pas comme je le fais ici à aborder le sujet. Il estimait que ce n’était que justice envers la nature : un rendu pour un donné. Le fait d’être enterré, c’était rendre notre enveloppe charnelle à la disposition de la vie qui continue. Partir en cendre n’apporte rien à la vie. Tel était la réflexion de mon père.

Les réflexions de mon père et de mon fils - chacun avec son argument - me dictent ce qu’il y a lieu de choisir.

Je resterai donc dans la continuité : Un pont entre le passé et l’avenir.

lundi 11 décembre 2006

Plus on va vite, plus on perd du temps lorsque l’on s’arrête.

Le monde aujourd’hui va tellement vite qu’on a l’impression de ne plus pouvoir s’arrêter. En effet on perd trop de terrain lorsqu’on s’arrête ou même si seulement on ose ralentir, le verdict est immédiat : La « moyenne » chute

Il faut réapprendre à flâner, à se détendre, ne pas devoir répondre aux stimuli venant de l’extérieur. Mais ce n’est pas facile, sollicité que l’on est à tout moment par la radio, la télévision, le baladeur, le magnétoscope ou le lecteur de DVD qu’il faut ‘programmer’ et puis ‘visionner’, (éventuellement en mode ‘accéléré’ !!! ) . Mais ces médias dépendent cependant encore de nous, ou tout au moins devraient en dépendre. Ensuite plus contraignant car l’origine est extérieur à nous-même : le mail qui peut cependant encore être lu« plus tard » . Plus prégnant : le téléphone fixe et ensuite et cela partout ou vous l’avez avec vous et que vous ne le coupez pas (mais dans ce cas pourquoi l’avoir avec soi ? ) : le téléphone portable.

vendredi 8 décembre 2006

A l'aune de mon épitaphe


Introduction

Voici donc après quelques mois d'hésitations que je me lance dans l'écriture de mon premier blog.

Pourquoi un blog ? Ai-je quelque chose à dire ?
Est-ce que je ne vais pas ajouter du bruit au bruit du monde ?
L'existence nous pose des questions.
La vie que chacun mêne est une manière de répondre.

Mais ceci est réducteur. Les choix sont libres au début du chemin, ensuite ils nous engagent.
Aucune intention de donner des conseils, de jouer au gourou, simplement profiter de ce outil puisant pour donner mon sentiment sur le monde proche ou lointain.

L'actualité sera souvent le fil conducteur. Mais la vie intérieure le sera aussi.
Forcément je me contredirai, mais c'est la vie même.
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Qu'est ce qui important ?

Quand je vois quelqu'un se pasionner de manière exagérée pour quelques chose je me dis "Que mettra-t-on sur sa pierre tombale ?" Cela remet rapidement l'échelle des valeurs en place.

Quand je trouve que moi même je me passionne, par trop de joie ou par une trop grande tristesse à propos d'un évènement, je m'applique ce petit test, et je me pose la question : Est-ce bien cela que je voudrais avoir comme épitaphe ?

Exemples :
- "Il était heureux/triste quand son équipe gagnait".
- "Il aimait posséder de belles/puissantes voitures".

Je ne me sers pas de ce crible pour juger quelqu'un, mais selon ce que je projette sur une personne je me dis elle fait partie ou non de mon univers mental.

En fait chacun se projette dans tout ce qu'il fait. Dans la conduite de tout les jours, dans la rue, dans le metro l'observer c'est souvent le juger.

Mais je me souviens que porter un jugement sur le monde c'est aussi se juger.